lundi 25 juillet 2016

Je suis en maudit!

Michel:

Avant de vous dire pourquoi je suis fâché, je tenais à faire un petit «update» sur notre parcours. Depuis la dernière fois, nous étions à la pointe tout au nord de Terre-Neuve. Il restait 3 jours sur l'île, et nous avions vu pas mal ce que nous voulions voir dans ce coin (St-John's étant trop éloigné). Nous décidons de faire un long bout de route vers le sud pour profiter de la superbe plage de notre premier camping. 


Le long de la route, on voit souvent des petits jardins clôturés et aussi des cordes de bois. Nous avons appris que les habitants du nord de Terre-Neuve sont habituellement propriétaires d'un terrain sur le bord de la mer qui n'est pas à l'abri du vent. De plus, la terre n'y est pas fertile. Ils profitent donc des terres de la couronne le long des routes plus «dans les terres» pour se faire un jardin. Pour ce qui est des cordes de bois que l'on retrouve un peu partout le long des routes et parfois mêmes sur des terrains vagues des communautés, les habitants peuvent demander une terre à bois qu'ils payent un prix dérisoire (ou reçoivent gratuitement). Avec cette terre, ils peuvent couper et fendre le bois l'été qu'il laisse proche des routes et vont le chercher l'hiver avec un ski-doo tirant un traîneau. C'est une mesure gouvernementale depuis que le prix du gaz a augmenté. Les gens chauffent maintenant surtout au bois l'hiver pour survivre aux grands froids.

Nous nous arrêtons dans un Truck Stop pour dormir. Nous y rencontrons un gentil couple de retraités de la ville de Québec. Ils sont venus nous voir pour savoir si nous dormions sur place. Nous nous sentons toujours plus en sureté quand nous sommes plusieurs à dormir au même endroit. En jasant avec eux, on constate qu'ils sont pas mal plus «wild» que nous! Ils couchent à des endroits nous n'oserions jamais comme par exemple dans les rues résidentielles. Il faut dire que le petit couple circule en classe B, VR pouvant passer un peu plus inaperçu...


Le lendemain matin, nous arrivons au JT Cheeseman Provincial Park pour 2 nuits (c'est le camping situé à 15 minutes du Ferry de retour). La plage est toujours aussi belle et j'en profite pour aller courir dans les environs, car à 3 kilomètres se trouve le phare du Cape Ray. Je dois donc courir sur la plage. Arrêter et enlever mes souliers pour traverser un ruisseau puis repartir vers le petit village abritant une dizaine de maisons (dont la plupart à flanc de colline) et un phare. Bucolique, l'endroit! La deuxième journée, nous nous faisons réveiller par la corne de brume qui sonne toutes les 2 minutes, et ce, pendant presque toute la journée. À la plage, on voit à peine à 3 mètres de distance. Le soir, on termine notre séjour à Terre-Neuve en mangeant des S'mores tout en écoutant nos voisins anglophones de Rawdon chanter avec leurs guitares. Ils nous invitent à nous joindre à eux, mais ce n'était pas une «  expérience  » que Benjamin avait le goût de vivre...;-)
La "chaloupe" qui nous ramène sur la terre ferme

Puis nous repartons vers la terre ferme et la brume est toujours présente. Cette fois-ci, nous croisons des baleines et plusieurs groupes de dauphins. En Nouvelle-Écosse on peut enfin remplir au complet le réservoir de gaz du mastodonte (0,98$/L au lieu de 1,26$, ça fait une différence quand on met plus de 120 litres). Benjamin et moi sommes heureux d'aller au cinéma en soirée (Star Trek Beyond) tandis que Vivianne dort dans le VR.

Nous voici donc rendus à aujourd'hui. En se levant ce matin, on re-re-re constate que le brouillard est encore omniprésent. On se fait un mini-magasinage (après tout, on dort dans un stationnement d'une chaine de magasins bien connue) et on part vers le Cabot Trail. Cette partie, au nord de la Nouvelle-Écosse est reconnue mondialement comment étant «LA» route panoramique de l'Amérique du Nord. Nous devons en faire presque la moitié aujourd'hui (150 km) et arrêter dans le parc national des Hautes-Terres-du Cap-Breton, dans le terrain de camping Broad Cove. Ma réservation est faite depuis 3 semaines et Vivianne me fait remarquer que le camping est assez dispendieux (35$ + 11,95$ de frais de réservation sur Internet (les voleurs)). Au moins, on peut profiter des trois services à notre emplacement (eau, électricité et égout). Ce que je n'avais pas compté, c'est le 20$ de droit d'entrée pour une famille dans le parc (pour une journée). Ça commence à être dispendieux! Pour se rendre, c'est magnifique! On a droit à des montées de grosses côtes accompagnées de murs de brouillard opaque. Vraiment chouette! (Not!)

Une fois à notre emplacement de camping, on se dépêche pour prendre toutes nos affaires pour aller faire de la beach! Plage qui est à 10 minutes de marche à travers un camping conçu par un architecte fou. Même avec le plan, on a de la misère à se comprendre. Une fois rendu, on constate rapidement que l'endroit n'a rien de merveilleux  : d'un côté on retrouve un rempart d'acier qui empêche l'érosion, algues en décomposition sur la plage et aussi flottantes dans l'eau, et moustiques miniatures formant des essaims autour de toi pour te dévorer tout cru. On se sent comme dans un marécage. Finalement, au bout de 4 minutes, on abandonne l'endroit, dégoûtés (et piqués)... Pour passer la journée dans un camping ou l'intimité est quasi-inexistante. D'un bord un famille avec deux enfants qui crient et de l'autre une gang d'Ontarien qui boivent et rient fort en faisant des push-ups. Pour un parc national, on s'attendait à quelque chose de plus... dans la nature...

Journée décevante, en espérant que demain on puisse faire une belle excursion avant de se diriger vers l'Île du Prince-Edouard.

4 commentaires:

  1. Merci pour la mise à jour, je m’empresse de l’imprimer pour l’apporter à Pa et Ma ce midi.

    Parlant de cela, je croyais que les quelques allusions à votre vol qui étaient incluses dans vos derniers écrits passeraient inaperçues à la lecture de Pa et Ma. Comme par exemple le fait d’avoir mentionné que vous n’avez plus de cartes de crédit, ou l’allusion aux voleurs…
    Mais c’était sans compter sur l’œil et l’esprit avertis et éveillés de deux lynx, j’ai nommé Pa et Ma. Pas qui termine une grille de mots croisés impossible à réaliser en moins de deux, et Ma qui scrute à la loupe (avec une vraie loupe, oui oui oui) vos écrits et votre carte.

    Donc dimanche soir, j’ai eu droit à la question de Pa : Quossé ça, qu’ils parlent. Ils se sont tu fait voler? Ils écrivent qu’ils n’ont plus de carte de crédit, puis ils parlent des maudits voleurs…

    Alors j’ai dû leur révéler la vérité, mais en l’adoucissant beaucoup beaucoup. « Oui, oui, un petit vol mais tout s’est très bien conclu. Ils ont été aidés et en un tournemain tout était réglé. La vitre fracassée réparée rapidement. Les papiers donnés par l’agent de la GRC. L’argent qui a été avancé par Mom Cloutier par la carte de Benjamin ».

    Vivianne a dû être dans tous ses états? A dit Ma

    Moi : « Oui, mais ça n’a pas duré. Quand elle a vu tout le soutien, elle s’est remise rapidement. Ça ne l’a pas découragée. Tout est correct… »

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  2. Tu es une bonne menteuse Michèle... "Oui, mais ça n'a pas duré... Ça ne l'a pas découragée..." Ha! Ha! Je la ris encore celle-là!
    Michel

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    1. Fallait que je rattrape ça le plus légèrement possible...

      Faut croire que ça a marché car ce soir elle s'indignait du manque de civisme de vos voisins de camping...

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  3. Ce que je vois ou plutôt ne vois pas, c'est la brume dans la Cabot Trail. Je suis certaine que j'aurai eu aussi peur qu'i; y a une trentaine d'années.
    Votre parc national était-il fédéral ou provincial?
    il y a toujours une différence. Les provinciaux laissent à désirer parfois.
    La chaleur ne vous coure pas après en voyant vos photos.
    J'espère que le lendemain vous a apporté des divertissements plus agréables.
    Mom

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